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CANTAL-LIENS

 

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association de liaison pour la généalogie et l'histoire populaire du Cantal

...La généalogie autrement

 

C’était durant l’été de grande sécheresse de l’année 2003.

Recherchant la tombe d’un ancêtre proche, décédé dans une petite commune de la Châtaigneraie du Cantal, je m'y suis rendu pour y résoudre mon énigme…

A la hauteur du cimetière, la route était barrée d’une ficelle.
Enième manifestation de paysans toujours pas contents ?
Arrive un vieux garçon sympathique et respectueux de la sécheresse au point de ne pas s’être lavé.
« - la ficelle, c'est pour rentrer la jument »
Il m’apprit qu’il avait fait le fossoyeur quelques années, dans la commune.
« - Connais pas cette tombe ! »
On a fait le tour du cimetière plusieurs fois, à forte allure, sous la canicule…
Au troisième tour j'avais gagné « le maillot à pois du meilleur grimpeur ».
« - faut aller voir la mère me dit-il, elle doit savoir.
Va pour la mère.
Pas vraiment celle qu'on voit danser le long des golfes clairs.
Pas farouche non plus. Après avoir poussé du pied quelques poules qui envahissaient la maison ;
« - pardi, avec cette chaleur vous boirez bien un canon. ».
Ne jamais céder à cette entrée en matière dans le Cantal, le "canon" sent la poudre et son point commun avec le Coca Cola est une formule de fabrication secrète. Mais le plus redoutable était la propreté des verres. Je croyais que c'était une matière translucide...
« - c'est peut-être bien la tombe à gauche en entrant, à moins que ce ne soit... »
Nous voilà repartis au cimetière, à pieds, à quinze heures, sous 37° et sous les "canons", rechercher la tombe en lisant toutes les plaques.
" - d'toute façon, les plaques ça veut pas dire, m’affirma mon guide avec assurance, quand les familles changent, on garde les défunts mais on change les plaques.... » !!!
J'aurais pas dû prendre les « canons »... !
Je reviendrai et on finira bien par trouver l’ancêtre.

(Je suis fils de cette paysannerie la plus profonde, pour laquelle j'ai beaucoup de tendresse et que je défends bec et ongles. J'ai gardé les vaches et mes grands parents ne savaient pas lire. Ne cherchez aucun mépris dans ce récit mais beaucoup d'affection, la scène avait été quelque peu surréaliste et l'accueil franchement sympathique).

Marcel Andrieu
(témoignage personnel confié à Cantal-Liens)