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CANTAL-LIENS
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Cette chronique est inspirée par le livre "Arpajon sur Cère, des gaulois aux mérovingiens" de Christiane Scherding
A tous ses abonnés le site du journal La Montagne http://www.lamontagne.fr/auvergne/actualite/2013/11/13/decouverte-archeologique-exceptionnelle-a-aurillac_1762986.html
s'est fait l'écho d'une découverte archéologique faite à Aurillac lors de travaux publics, en ces termes :
"Dix siècles d’histoire d’Aurillac viennent de surgir du ventre de la terre à l’occasion de fouilles archéologiques préalables au projet immobilier de l’îlot Saint-Géraud dans la préfecture cantalienne"Pour être exceptionnel le fait n'est cependant pas nouveau
Il y eut des précédents signalés en 1912 dans "l'Avenir du Cantal" et dans "le Cantal Républicain" à propos de sarcophages trouvés lors de fouilles sur la place d'Arpajon sur Cère au lieu même d'un ancien cimetière. On ne sait les dater avec précision, ni même pour trois troncons d'une colonne de pierre qui proviendraient des ruines d'un temple païen qui aurait été détruit sur ordre de Clotaire 1er fils de Clovis.
D'autres découvertes furent faites en 1988 lors de fouilles de travaux publics toujours à Arpajon.
Sans savoir les dater on sait toutefois qu'il y a des sacophages en nombre dans cette commune jouxtant la ville d'Aurillac et leur découverte même partielle se révèle souvent à l'occasion de travaux.. Mieux encore leur origine s'étale dans le temps et le médiéval cotoie le mérovingien.
Dans son livre "Arpajon sur Cère, des gaulois aux mérovingiens" Christiane Scherding et la Sté archéologique de la région d'Aurillac a développé très largement cette référence historique.En 1988 ce sont les remblais d'une pelleteuse qui font apparaître le couvercle en marbre blanc d'un sarcophage et qui déclencha aussitôt la création d'une équipe de sauvetage. Celle-ci mit à jour d'autres témoignages dont une lourde dalle de pierre sculptée d'une croix ornée d'un alpha sous chaque branche, et une exposition de ces vestiges mérovingiens eut lieu en 1990 au château de Conros
La direction régionale des Antiquités historiques révèla que nous étions sur le premier cimetière d'Arpajon qui comportait en apparence 21 sépultures dont 17 en sarcophage.
L'un des sarcophages retrouvés présentait une légère réserve céphalique et contenait des ossements très décomposés tandis qu'un autre présentait un squelette en bon état.Il faut cependant relativiser l'âge de ce squelette car le réemploi des sarcophages était fréquent, on emplilait les tombes en désordre, sans les matérialiser, on creusait, on tassait, on empilait, l'essentiel était de reposer en terre chrétienne en réutilisant les sarcophages déjà en placePeut-être en signe d'humilité devant Dieu les corps sont nus et l'on ne trouva aucun vestige vestimentaire. Seule la présence d'un petit flacon de verre blanc laisse croire à la présence d'eau bénite.
De très nombreux sarcophages ont été retrouvés sur l'ensemble du Cantal, principalement au sud du département et naturellement autour de l'abbaye de St Géraud.
Ces découvertes posent cette question : "que faisaient ces vestiges dans un si modeste village ?" Pas de réponse absolue seules des hypothèses en attendant de nouvelles découvertes. Sur ces hypothèse il faut se reporter au livre cité ci-dessus.Sans trop s'égarer dans les dédales de l'histoire ancienne ni céder aux certitudes diverses et contradictoires des historiens de tous poils on ne sait que peu de choses sur l'histoire d'Arpajon sur Cère mais on constate sur 2000 ans les traces d'un habitat connu. L'influence latine est évidente dans l'étymologie du nom de cette commune tantôt dérivée d'Arearum pagus (le bourg des sépultures, l'endroit où l'on fait brûler les corps) tantôt Ararum pagus (le bourg des autels) et sur les hauteurs de son Puy Gioli on a constaté l'existence d'un ancien temple érigé à Jupiter.
Quelles vicissitudes connurent ces tombeaux éparpillés et réutilisés au Moyen Age, peut-être même cassés et vendus ?
Preuve en tous les cas "qu'un auvergnat ne jette rien" !