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CANTAL-LIENS

 

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association de liaison pour la généalogie et l'histoire populaire du Cantal

...La généalogie autrement

 

 

Les agissements démoniaques de l’institutrice de Paulhac en 1825

 

Cette histoire est authentique mais le temps passant avec une incrédulité croissante, on n’en fit pas loin d’une légende. Pourtant les faits sont sérieusement relatés par Benjamin Baduel chanoine de St Flour sous le titre de « La peur du Chambon »

Les évènements se passèrent en 1825 dans la commune de Paulhac et plus précisément dans la maison du sieur Falaix. Ils terrorisèrent tout le pays. Pendant la nuit on y voyait des éclairs lugubres et l’on y entendait des voix étranges et des coups puissants de marteau. Comme un sabbat infernal. Certains croyaient à des esprits, d’autres ne savaient que penser.
Des hommes déterminés qu’y avaient passé la nuit s’en retournèrent en disant qu’il y avait bien quelque intervention diabolique
Des faits aussi étranges, augmentés par la crédulité populaire avaient gagné tout le pays et de Murat, de St Flour, et de Pierrefort, on venait entendre « La peur »
M.Fabre, maître de latin à Valuéjols décida de passer la nuit sur les lieux avec plusieurs de ses condisciples. Toutes les conditions furent prises : des lumières ça et là, un pistolet à leur côté et une fourche de fer aux pointes acérées. Dix heures … onze heures … « La peur » ne vînt pas et accablés par la fatigue nos aventuriers s’endormirent. Mais c’est alors qu’ils sont réveillés en sursaut : des coups répétés, des bruits de chaînes, plus de lumières, plus de pistolet ni fourche, tout avait disparu et la vaisselle volait avec vigueur. C’est « La peur » pavoir, ecce pavoir ! Nos témoins  avaient pensé mourir de frayeur, maintenant plus de doute, la maison Falaix est hantée.
On écrivit au propriétaire absent pour l’aviser qu’il fallait la brûler. «  - non, répondit-il, le diable ne craint pas le feu, je la démolirais à mon retour »
Cette maison avait un temps servi d’école au Chambon et Marie Rigal qui en était l’institutrice voulait la racheter avec trois autres filles Jeanne Barriol, Catherine Andrieux, et Agnès Célane de Malzargues
Le mystère va bientôt s’éclaircir, le curé André Pades, un esprit sérieux, apprend que l’institutrice et ses commères ont fait des approches pour acheter la maison et que 2 ou 3 d’entre elles disparaissaient durant le tapage nocturne. On pria toute la population du village de descendre sur les lieux du Chambon, ainsi que les auteurs suspectés de « La peur ». Le curé dit d’une voie tonnante : «  mes filles, vous êtes accusées d’être les auteurs du scandale qui se fait dans ce village, je vous adjure de faire des aveux et de demander publiquement pardon, sans quoi je vais de suite vous faire emporter par le diable » Atterrées, se croyant perdues, ces filles tombèrent à genoux et demandèrent pardon. Ce fut la fin de ce drame plus comique que tragique.
La raison de tant de bruit ? Marie Rigal et ses comparses voulaient acheter la maison mais le propriétaire ne voulait rien savoir et elles eurent recours à cette comédie.

Peut-être que certains jeunes esprits du moment pensèrent qu’il eut mieux valu brûler
l’école …