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CANTAL-LIENS

 

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association de liaison pour la généalogie et l'histoire populaire du Cantal

...La généalogie autrement

 

 

Un cantalien au service du Duc de Guise

 

Toutes nos provinces connurent leurs tortionnaires et le zèle qu’ils appliquèrent à se mettre en valeur auprès du pouvoir du moment, et notre région, qui engendra Brezons et Jean Baptiste Carrier, n’y fait pas exception.
C’est de Brezons dont il s’agit aujourd’hui.

Notre population paysanne du 16ème siècle avait une pratique religieuse toute en images et en cérémonial et le calvinisme qui y était prêché ne rencontrait que peu d’écoute. Ce fut toutefois principalement dans le bassin d’Aurillac que le protestant Guy de Morange fut le plus écouté dans sa présentation de la doctrine de Calvin.
Il faut dire que la région était lasse de ses disputes permanentes avec le clergé.
L’influence de Guy de Morange provoqua cependant une réaction d’opposition très vive qui obligea le Gouverneur de Murat le 2 septembre 1561 a lever une troupe pour marcher sur Aurillac. Il fit fermer la ville, pendre 2 protestants et emprisonner une quarantaine d’autres que le Roi fit ensuite libérer.
On connaît la suite sur la guerre civile qui opposa catholiques et protestants, poussée par le Duc de Guise. Ce dernier nomma Brezons lieutenant général d’Auvergne pour assoir sa charge sur l’administration de la région.
Brezons qui était réputé pour ses excès entra dans Aurillac le 3 juin 1562, fit saisir tous les protestants, les traîna de force à la messe et durant ce temps pilla toutes leurs maisons avec tant de fureur qu’il n’y resta pas même un enfant.
Cet homme terrorisa tant les protestants que quelques meilleurs esprits de la région, bien que catholiques, tentèrent de s’y opposer. Mal leur en prit, Brezons en fit arrêter 2 à Laroquebrou, les fit égorger et interdit que leur dépouille soit remise à la famille.
Brezons se rendit coupable de tant de cruauté et de crimes que le pouvoir fut contraint de lui retirer sa charge. Il entra alors dans le brigandage et parcouru les environs d’Aurillac dans un pillage effréné des familles protestantes.
Parmi ses victimes on compta un chirurgien d’Aurillac, nommé Cléry, qui, fuyant la ville pour échapper aux brigands, fut rattrapé et reçu 2 coups d’arquebuses, 3 de pistolets, 6 d’épées, et un dernier de dague. Ses meurtriers le crurent mort et l’abandonnèrent. Mais il ne l’était pas, son fils à peine âgé de 8 ans le retrouva et l’aida à se traîner jusqu’au village le plus proche. Malgré l’horreur que suscita le blessé et la terreur que les brigands faisaient régner, on pansa ses plaies et Cléry parvint à guérir de ses blessures.

On ne peut pas évoquer succinctement cette page de notre histoire et nous y reviendrons la semaine prochaine pour approcher ce que fut cette guerre entre catholiques et protestants, dans le bassin d’Aurillac.