CANTAL-LIENS
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On n’a pas la prétention de refaire ici l’histoire de la guerre entre catholiques et protestants, au 16ème siècle. Notre région ne fut pas épargnée par ses cruautés et ses intolérances. C’est juste un rappel de quelques faits authentiques glanés dans divers textes, à l’occasion de recherches familiales. Ca aurait pu être tout autant un récit de mes sosa 2412 Jean Boisset de La Salle ou 4825 Marguerite Teissieres de Marfon
Nous avions évoqué la semaine dernière le zèle de Brezons, pour le compte du Duc de Guise, dans le bassin d’Aurillac.
Pour faire bonne mesure les protestants ne furent pas moins cruels et pillards que les catholiques et la ville de Mauriac échappa de peu aux horribles brigandages d’un corps de 4000 hommes à la solde des luthériens.
Durant cette guerre déplorable que se livrèrent l’armée royale catholique et celle de la Réforme, l’Auvergne fut ensanglantée et meurtrie par les crimes, incendies, pillages et dévastations commis par des chefs subalternes et zélés des deux camps.Devenus provisoirement maître d’Aurillac, les protestants exercèrent de terribles représailles : 2 consules furent pendus, 150 catholiques égorgés, un monastère, un hôpital et des couvents furent pillés et détruits avec une atroce brutalité. Des archives, des manuscrits précieux et des chartes originales furent brûlés.
Les protestants s’étaient également emparés de Vic et des terres détenues par Jean Boisset de La Salle. Une telle position entre Aurillac et Murat décida les protestants à en faire le centre de leurs opérations dans les montagnes. Afin de renforcer la place de Vic ils engagèrent un convoi considérable de vivres et de munitions.
De passage à Teissières sur les terres de sa mère Jean Boisset de La Salle fut prévenu du projet de ce convoi. Il se rendit aussitôt sur les lieux qu’il connaissait bien, réunit une troupe de 60 gentilshommes bien armés et se posta discrètement sur le passage du convoi en plaçant des hommes en embuscade sur les hauteurs.
Le convoi protestant apparaît bientôt, une trompette retentit alors pour donner aux hommes embusqués le signal de l’attaque. Le convoi est entouré de toutes parts et sur la crête se dresse une couronne de soldats le criblant de flèches…Nul ne doute que la scène fut reprise par les meilleurs scénaristes de West Stern et dans d’autres décors, mais le sérieux nous est imposé ici …
Les protestants s’efforçant de garder leur sang-froid coupent les cordes qui retiennent l’approvisionnement sur le dos des mulets, font fuir les bêtes, et se replient.
Les ballots de vivres se répandent sur le champ de bataille. Les catholiques ont à choisir entre le pillage du butin ou la poursuite de l’ennemi. Le pillage l’emporte, les provisions sont éventrées, on mange, on boit, on s’enivre, le désordre est complet.
Le repli des protestants était stratégique, ils se regroupent, font volte-face et fondent sur les catholiques titubants. La confusion est complète. Jean Boisset de La Salle tente de rétablir la situation. En vain, la plupart périssent et Vic reste aux protestants pour un moment encore.Cependant les luthériens connurent des revers dans toute la France et leur armée s’affaiblit par des désertions. Après avoir porté l’effroi dans toute la province ils prirent la route du Quercy, du Rouergue et du Languedoc, non sans avoir auparavant jeté aux fers tous les honorables catholiques d’Aurillac, condamnés à mort et exécutés.
Il n’est pas possible de dire encore aujourd’hui ce que la ville eut à en souffrir.Hélas, les hostilités continuèrent dans beaucoup de régions et le besoin se faisait sentir d’en finir. C’est en profitant de cette lassitude que les protestants tentèrent de s’emparer de nouveau d’Aurillac, par surprise, le 5 août 1581, mais la bravoure des villageois les obligea à battre retraite, les pertes furent considérables.
Peu à peu les protestants perdirent pieds sur toutes les places mais l’Auvergne ne vit pas pour autant la fin de ses malheurs. Sous prétextes d’en finir avec les luthériens une ligue s’organisa sous l’initiative de Duc de Guise. Elle révéla vite son caractère insurrectionnel et ses véritables ambitions contre la couronne. Pour venir à bout de sa puissance grandissante Henri III du faire assassiner son redoutable ennemi : le Duc de Guise.