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CANTAL-LIENS
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Les particularités naturelles du relief auvergnat font que l’Auvergne a toujours été difficilement pénétrable et peu exposée aux convoitises étrangères. De ce fait son parler a peu emprunté aux envahisseurs et reste fidèle à ses origines celtiques. Le latin, lui-même, a peu influé dans son expression.
Le patois auvergnat est une langue d’oc. Mais peu embarrassé de constructions savantes résultant de réflexions et de connaissances que son peuple n’avait pas, il va à l’essentiel et la nécessité de le modifier ou de l’adapter, ne s’est pas imposée dans l’usage courant.
Certes, il existe des divergences de parler entre communes, mais ce dialecte, si on peut le qualifier ainsi, a toujours suffit aux besoins des montagnards qui, de ce fait, n’avaient nul autres nécessités de le modifier.
Hormis les invasions ce sont les ouvertures sur l’extérieur qui entraînent les modifications des patois régionaux. Ces ouvertures sont surtout le fait des échanges commerciaux.
Pour l’Auvergne ces échanges se faisaient principalement avec le midi de la France et avec l’Espagne et toutes ces provinces parlaient à peu près le même langage, n’amenant ainsi que de rares besoins d’adaptation.
Les seules influences susceptibles de changer ce langage ne pouvaient venir que des classes sociales privilégiées, au niveau d’une instruction peu étendue. Mais celles-ci, quoiqu’existantes, ne pouvaient descendre au niveau des classes paysannes. Le curé, le notaire, les juges, les avocats et les administratifs, se devaient au contraire, de s’exprimer dans un patois local. Les poètes et les écrivains natifs de la région, n’ont jamais manqué d’utiliser la langue de leurs racines tant leur sensibilité ne pouvait mieux s’exprimer que dans cette langue.
Il faudra attendre la prise en charge nationale de l’enseignement primaire de nos campagnes pour assister à une tentative d’étouffement des identités régionales et de leur parler. Mais curieusement, les autorités enseignantes qui, au 20ème siècle interdirent aux enfants de s’exprimer dans la langue de leurs parents, mettra en place au 21ème siècle, sous la pression populaire, les structures nécessaires à l’enseignement des langues régionales.
Bien que rattachés à la France depuis environ 13 siècles, les auvergnats ont conservé leur patois. Un seul mot de cette langue, prononcé en terre étrangère et l’auvergnat respire l’air frais de ses montagnes et entend tinter les cloches des vaches dans les champs à gentiane.Si, avec un sourire condescendant, vous pensez à un romantisme excessif, retrouvez dans les archives un texte de Turenne de 1168, ou du monastère de Riom de 1198, et présentez le au premier grand père auvergnat que vous aurez sous la main, il vous le lira de la même manière que le testament de son père.
A condition bien sur qu’il sache lire !