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...La généalogie autrement

 

 

Les paysans de la Châtaigneraie

 

Pour le plaisir voici un texte retrouvé « Les paysans de la Châtaigneraie » d’Albert Brimo de Laroussilhe, professeur de l’Université de droit, d’économie et de sciences sociales de Paris,
qui me semble très juste sur le caractère de nos ancêtres. C’est un peu dépassé mais certains d’entre vous, surtout d’origine paysanne, y retrouveront peut-être leurs ascendants, voire s’y retrouveront peut-être eux-mêmes. Qu’en pensez vous ?

Ces hommes et femmes qui ont l’âme forgée dans la solitude et le travail, vivent au rythme des saisons. Ils se lèvent avec le jour et se couchent avec la nuit, sauf l’hiver où les veillées au coin du feu viennent meubler la monotonie d’un environnement froid, venté et enneigé.
Ils rejetteront toujours le changement d’heure et élèveront leurs enfants dans le sens de l’obéissance et du respect au chef de famille.
Individualistes, ils tiennent à leur terre si petite soit-elle. Sans que leur situation soit misérable elle leur permet juste, au milieu du XXème siècle,  d’assurer une existence plus confortable que celle que connurent leurs parents. Ils vivent au jour le jour et cette vie quotidienne leur donne un sentiment de tranquillité. A l’époque des vacances ils désignent l’étranger sous un terme général chargé de bienveillance : « le parisien ».
Le mariage revêt une importance essentielle, il est l’acte par lequel se constituent le prolongement de la famille et les dissensions sont rares.
Les femmes n’ont qu’une position subordonnée au chef de famille mais leur influence est réelle. Laborieuses et toujours vêtues de sombre elles ont longtemps été soumises aux traditions d’une société conformiste.
Les rares distractions sont la messe le dimanche et les foires. Encore faut-il que les bêtes aient été soignées ce jour là comme les autres.

Malgré sa condition modeste le paysan auvergnat ne manifeste aucun geste de révolte, il supporte sa condition avec patience et manifeste un attachement sans limite à sa terre. Lorsque les enfants quittent le pays c’est par nécessité et ils y reviennent le plus souvent pour y mourir.
Sobre et économe il croit aux vertus du travail quotidien. Individualiste mais bon enfant il cache parfois un penchant pour les plaisanteries dans la conversation.

Habitant une région boisée et isolée il n’attend rien de personne, surtout pas des politiciens ! Il maudit l’impôt et le percepteur ! Il dissimule mal un mépris profond pour la paresse et pour les feignants.
Est-il heureux ? C’est une question qui n’a pas de sens. Comme chacun il connaît des jours de joie et des jours de peine, le reste n’est qu’affaire d’historiens, de sociologues et de romanciers.
Etre ou ne pas être est son seul problème …