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CANTAL-LIENS

 

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association de liaison pour la généalogie et l'histoire populaire du Cantal

...La généalogie autrement

 

 

Quand la commune de Raulhac monte à Versailles

 

On a beaucoup dit et écrit sur nos cantaliens qui partaient, parfois à pieds, pour l’Espagne, Paris, ou même la Bretagne, mais que sait-on des jeunes filles de bonnes familles qui parfois « montaient » à Paris, dans les temps anciens, en recherche de nobles alliances ? Certes pas à pieds, mais même en voiture à cheval, le voyage devait être une grande affaire.

Ce fut le cas d’une jeune fille de la noblesse de Raulhac, une commune chargée d’histoire, proche de Vic sur Cère. De longue date les seigneurs de Cropières y possédaient un château, dans le village de même nom. Par alliance, ce château entra ensuite dans la lignée De Fontanges. Naturellement les Anglais passèrent par là et le pillèrent quelque peu.

C’est en 1661 que naquit dans le château, Marie Angélique de Scorailles duchesse de Fontanges, elle était fille de Louis marquis de Roussilhe et de Guillemine de Fontanges. La triste vallée du Goul ne suffisait pas à la mise en lumière de cette jeune fille. Les ambitions de ses nobles parents lui firent quitter notre vallée pour tenter sa chance sous les dorures de Versailles en la mettant au service de la reine, comme une de ses filles d’honneur. Or Louis XIV commençait à se lasser de Mme de Montespan. C’est un fait bien connu, nos jeunes filles cantaliennes brillent d’une beauté sans égal … et l’éclat juvénile de Marie Angélique ne manqua pas « d’allumer le feu «  dans le regard du Roi. Il fut fort épris des charmes de cette blanche fleur de nos contrées.

Notre jeune fille avait la fragilité de sa jeunesse et la timidité des jeunes filles de nos montagnes. Elle résista au désir royal, du moins juste ce qu’il fallait, mais pour elle, le Roi était si beau et sa grandeur si éclatante qu’elle finit par céder à son caprice. Elle fut alors l’objet des adorations de la cour, toujours très opportuniste. Tellement éblouie de sa faveur il lui arrivait même de passer devant la Reine sans la saluer. Le château de Cropières bénéficia alors de la situation et d’importantes restaurations y eurent lieu, en même temps que des embellissements de toute nature. Mais si les feux de paille sont vite allumés ils sont aussi vite éteints, la belle ne tarda pas à porter en elle le fruit fatal, l’enfant mourut en venant au monde et les suites de ses couches flétrirent les charmes de la mère coupable. Elle perdit alors le cœur du Roi. Abandonnée par celui-ci, elle se retira dans l’Abbaye-aux-bois et descendit dans la tombe peu de temps après, en 1781, à peine âgée de 20 ans. Un historien Marchandy, écrivit dans sa « Gaule pratique » : « elle quitta la vie, fière du sourire d’amour que Louis avait donné à son printemps et de la larme qu’il avait versé à son trépas » Notre jeune fille n’était-elle morte « que d’un œil », pour avoir perçu à son trépas la larme royale ? Mais il eut peut-être mieux valu que sa famille ait eu moins d’ambition.

La propriété de Cropières resta dans cette grande maison de Scorailles jusqu’à la transmission de sa possession au prince de Monaco par la vicomté de Carlat. Mais ça, c’est une autre histoire …