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CANTAL-LIENS

 

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association de liaison pour la généalogie et l'histoire populaire du Cantal

...La généalogie autrement

 

 

Le sacrifice de Marguerite de Fontanges 

 

Comme vous devez vous en rappeler … ce fait s’est passé en 1510, dans la commune de Cheylade et plus précisément au hameau de Pradines.

A cette époque et dans le château du lieu, vivait un baron qui avait deux enfants :

- un fils Georges, mousquetaire, d’un caractère dur et impétueux, mais aimant le plaisir et la dépense, jusqu’à se couvrir de dettes

- une fille Marguerite, pleine de grâce et de vertus et toute vouée aux affections du chevalier de Fontanges. Pour extraire son frère de ses créanciers, Marguerite sacrifia son amour et accorda sa main au baron de Peyrelade. Celui-ci mourut peu de temps après et afin de garder toute liberté sur le château son frère demanda à sa soeur de renoncer à tout nouveau mariage..

Or, un soir, on porte aux portes du château, un militaire revêtu d’un costume étranger. Il est blessé et sans connaissance. Georges et Marguerite reconnaissent en lui le chevalier de Fontanges, les sentiments anciens renaissent en Marguerite mais son serment de non alliance la retient et son frère refuse de l’en libérer. Mais de Fontanges déclare partager l’amour de la belle.

Quelques temps plus tard on porte au château le corps de Georges, percé d’une balle. Le frère est mort assassiné. Le curé de St Saturnin arrive alors devant toute la noblesse locale et déclare qu’il connaît le meurtrier mais que le secret de sa confession l’empêche de révéler son identité. On remarque cependant une forte émotion sur le visage du religieux et des traces de sang sur sa soutane. Le curé est coupable, il est arrêté, jugé et condamné à être roué.

Au jour de son exécution une foule curieuse et compacte se presse autour de l’échafaud. Un prêtre va être supplicié ! Le supplice commencé va toucher à sa fin quand apparaît dans la foule le chevalier de Fontanges ; La foule s’écrie alors : «  arrêtez ! c’est lui le meurtrier, il a tué Georges de Pradines opposé à son mariage avec sa sœur ! » L’exécution est suspendue, le meurtrier reconnaît son crime, il est jugé, condamné à mort et conduit en prison.

Mais qu’était devenu de Fontanges depuis le refus de Georges de Pradines à épouser Marguerite ? Le cœur brisé il résolut de quitter le pays, de revêtir l’habit militaire et de trouver la fin de ses souffrances dans une mort glorieuse. Cependant le destin le mène un jour dans la vallée de Cheylade. Sur son chemin il rencontre le curé qui lui déclare qu’il détenait un testament en sa faveur et qu’il l’avait remis à une personne se déclarant venue de sa part. Le chevalier se met à sa poursuite, le rejoint à la tombée de la nuit, et reconnaît Georges de Pradines. Il se met en colère et exige que lui soit rendu ce testament. Georges de Pradines refuse. Fontanges lui propose un combat à outrance, nouveau refus. Le chevalier avait saisi la bride de son cheval pour le forcer à se battre. Son adversaire le frappe d’un coup de fouet au visage. Devenu furieux le chevalier sort son pistolet, le coup part, le baron chancèle et tombe mort. Brisé par le remords le chevalier court avouer son crime au curé de St Saturnin. Dans la prison, la veille de son exécution, Marguerite voulut rompre le serment qui la condamnait au célibat, pour que son amour meure en époux. Les deux prétendants demandèrent à recevoir une bénédiction nuptiale. Le mariage se préparait pendant qu’on dressait l’échafaud. Tout à coup apparait l’abbé Raynal, porteur d’une grâce accordée par le roi au chevalier. Marguerite retrouvait plus que la vie tandis qu’au comble de ses vœux Fontanges sombra dans une profonde mélancolie. Après avoir béni leur union le curé Raynal se retira dans un monastère de la Trappe

A ceux qui diront : « - on nous raconte encore des histoires » je les renvoie au récit de M.de Lavergne publié dans l’Annuaire du Cantal et intitulé « Secrets de la confession »