Document sans titre

CANTAL-LIENS

 

- reproduction textes et photos soumis à l'accord de Cantal-Liens-

 

association de liaison pour la généalogie et l'histoire populaire du Cantal

...La généalogie autrement

 

 

Qui a dit que dette d’argent n’était pas mortelle ? 

 

Combien d’entre nous connaissent Coren, petite commune de l’arrondissement de St Flour ? Ce fut pourtant, en son temps, un bourg considérable non loin de la grand route menant de Paris à Perpignan (ou dans l’autre sens !)
Comme dans beaucoup d’autres communes on y compta un château, mais elle fit parler d’elle un moment, par un duel qui produisit grande sensation dans nos montagnes.

Monsieur Gaspard d’Espinchal, homme de renommée effrayante, avait prêté 100 pistoles au comte Sailhans du Rochais.
Gaspard ayant eu besoin de cet argent le fit réclamer à Mr du Rochais. Probablement incapable de rendre les fonds ce dernier eut la mauvaise idée de répondre à la demande, par des injures, en déclarant qu’il ne s’acquitterait de sa dette qu’après s’être battu avec son créancier.
Le dit créancier envoya alors son ami Mr de la Bastide pour négocier une solution définitive intéressant son honneur.
L’endetté renouvela ses injures et les parties durent convenir du jour et de l’heure d’un rendez-vous dont l’issue passerait par les armes…
Comme c’était alors l’usage, des témoins furent désignés et les combattants se retrouvèrent au nombre de huit.
Le comte d’Espinchal, l’offensé dans ce combat, avait avec lui, son frère, Mr de La Bastide, ainsi qu’un bourgeois de Massiac nommé Charbonnier, renommé pour son courage et son dévouement à son seigneur.
Les adversaires se saluèrent avec courtoisie, puis, mettant l’épée à la main, s’attaquèrent avec acharnement.
Les deux principaux protagonistes se firent de graves blessures. Le seigneur du Rochais reçut quatre coups d’épée dans le corps tandis que le comte d’Espinchal fut frappé à l’épaule et au ventre. Comme il perdait beaucoup de sang il se trouva vivement pressé à sauver sa vie.et, pour se faire, il se vit dans la nécessité (…) de porter à son adversaire, un dernier coup d’épée au travers du corps, celui-ci fut renversé et mourut sur le champ.
Deux des témoins furent également tués et tous les autres acteurs étant plus ou moins blessés, durent mettre fin au combat.
Une plainte fut portée par la veuve du comte de Rocahis devant les juges de St Flour. Le Roi ayant refusé les lettres de grâce, la cour criminelle de Riom condamna à mort Gaspard d’Espinchal
Fort heureusement pour lui naquit le Dauphin et Gaspard fut sauvé par des lettres de rémission reçues peu de temps après à l’occasion de cette naissance.