Jacques Dussaillans est né à Anglars-de-Salers le 21 février 1655 et c’est sans doute lui qui est décédé à St Hippolyte le 14 septembre 1741. Il est sans doute le père de Guillaume né vers 1718 et de Jean né vers 1721, qui sont deux frères car au baptême d’un enfant de l’un d’eux , l’autre était le parrain et déclaré oncle.Je n’ai pas trouvé d’acte attestant de la filiation des deux frères avec Jacques mais les dates « conviennent ».
Guillaume épousa Jeanne Garinot à une date et un lieu que j’ignore, ils eurent trois filles, toutes nées à St Hippolyte  et Jeanne décéda le 8 janvier 1753, un an après la naissance de sa dernière fille.
Guillaume se remaria avec Geneviève Roche, née à St Hippolyte le 4 Juin 1719 et veuve de Jean Flisques né à Allanche vers 1711 et décédé avant 1754, ce premier mariage ayant été célébré à St Hippolyte le 2 juin 1744 et sans enfants.
L’acte de mariage de Guillaume et Geneviève ne comporte aucune date quant à leurs précédents mariage ni noms de leurs parents respectifs.
Parmi les quatre enfants de Guillaume et Geneviève que j’ai relevés, figure Robert né le 22 août 1757 à St Hippolyte , décédé au même village le 15 juin 1830 et qui avait épousé le 2 octobre 1777 , à Cheylade, Anne Serre née le 22 octobre 1758 et décédée à St Hippolyte le 21 novembre 1853.
Anne Serre appartenait sans doute à une famille ayant des avoirs à St Hippolyte car on relève dans l’église un vitrail portant le nom des donateurs :

Des neuf enfants du couple, Antoine, né le 20 mars 1781 à St Hippolyte, est notre ancêtre. Il devint marchand forain puis blatier( intermédiaire entre les céréaliers et les meuniers) et se fixa à Dornecy, dans la Nièvre où il mourut le 21 mars 1862. Il avait épousé le 18 septembre 1806, à Dornecy, Jeanne Dufour, née à Vézelay (Yonne) le 20 février 1787 fille de Jean-Baptiste Dufour et de Jeanne Toubeaux, tous deux décédés à Dornecy.Parmi les cinq enfants que j’ai répertoriés, Alexis et Lazare étaient amicalement  très proches ainsi que leurs enfants respectifs.
Alexis, né le 6 juillet 1808 à Dornecy, se fit voiturier puis meunier ; il avait épousé Marie Proutet née en 1806 à La Maison Dieu (Nièvre) . Lazare né le 29 juillet 1818 à Dornecy, devint aubergiste après avoir épousé Catherine Bouchetard  .
Le fils aîné d’Alexis, Alexandre, né le 24 décembre 1842 à Dornecy, «  monta » à Paris où il devint épicier. Il y rencontra et épousa une « blanchisseuse de fins », Marie Louandre , née le 17 septembre 1843 à Dampvalley (Haute-Saône). A partir de ce moment là on écrira Dussaillant 
Le second fils de Lazare, Victor, né le  8 août 1848 à Dornecy, « monta » aussi à Paris et avec un de ses frères, sans doute Alfred , le plus jeune, démarra une entreprise de moulures d’ameublements, 15 & 17, rue de Boulets , dans le 11°, près de la place de La Nation. Ayant monté une succursale en Belgique avec succès, il décida d’en monter une en Uruguay , pourquoi ce choix , nous l’ignorons, mais ce dut être un succès puisqu’il arriva à convaincre son cousin germain, Alexandre d’aller aussi en Uruguay et d’y monter une petite minoterie puisqu’il avait une petite expérience de la meunerie avec son père meunier et son grand père blatier.
Alexandre, son épouse, leur fils Louis né le 17 janvier 1867 à  Paris 17° et leur fille Cécile née le 16 mars 1868 également dans le 17° partirent donc pour cette nouvelle vie en Amérique du Sud probablement vers 1870. Leur fille Adèle naquit en Uruguay, à Maldonado, le 30 septembre 1874.
Quelques années plus tard un incendie ravagea l’entreprise d’Alexandre. Il alla chercher de l’aide auprès de la représentation française afin de pouvoir rentrer en France mais celle-ci lui conseilla d’aller au Chili, pays d’avenir, notamment pour la vigne. Bien que n’étant pas vigneron, avec toute sa petite famille, il se décida de se joindre à un groupe pour passer la Cordillère des Andes à dos de mules. Il arriva à acquérir des terres au sud de Santiago , à Lontué , et recommença une nouvelle vie. Deux garçons naquirent à Lontué, Alexandre le 20 octobre 1880 et Eugène en 1886. Le vignoble devint une entreprise prospère, Alexandre étant devenu un excellent oenologue.
En 1872 une famille française était arrivée à Santiago, Jérôme Raab étant fondeur, embauché dans une fonderie en tant que spécialiste dans la fonte des cloches. Ses fils devenus grands et lui se mirent à leur compte, ajoutant à la fonderie la fabrication d’appareils utiles aux vignerons et commençant à faire de l’import-export avec l’Europe.
Au cours de sa prospection auprès des vignerons l’aîné des Raab, Frédéric que l’on appelait, je ne sais pourquoi, Fernando, rencontra les Dussaillant et épousa Cécile le 8 février 1880 ; quelques années plus tard, le plus jeune fils Raab, Auguste, épousa Adèle Dussaillant le 2 février 1895.
Frédéric Raab étant décédé le 12 octobre 1904 , sa veuve Cécile Dussaillant décida de renter en France  en1911 pour y éduquer ses six enfants ; sa sœur Adèle pensa de même bien que son mari Auguste continua à faire marcher l’entreprise.

 Auguste devint le « pater familias » des 13 enfants, faisant le navette entre les deux pays, les deux sœurs  étant en région parisienne, puis ceux d’Auguste retournèrent vivre au Chili une fois leurs études terminées, et leur mère, Adèle Dussaillant y mourut le 15 décembre 1964. Cécile Dussaillant, ma grand–mère , est décédée à Paris le 6 février 1929.
Ce n’est pas le fils aîné Louis Dussaillant qui pris la suite d’Alexandre mais son jeune frère Alexandre qui continua à développer réputation et chiffre d’affaire. Cependant des erreurs de gestion de cet Alexandre et de son fils Armand aboutirent à la fin de l’exploitation telle qu’elle était devenue.
Toute la descendance Dussaillant vit au Chili, travaillant dans toutes sortes d’activités, certains ont épousé des descendants de français, dont des basques, et l’usage du français diminue dans cette très nombreuse famille, malgré une Alliance Française très active et que fréquentent pas mal de jeunes.

Jean Raab - 2012