La généalogie, je l'ai commencé il y a maintenant 43 ans, à Marcolès. Il fallait absolument que je connaisse le lieu de naissance de mon grand père paternel que je n'ai pas connu, puisque décédé en 1928, 8 ans avant ma naissance. Cet homme là, m'a toujours fasciné, fait d'une telle trempe qu'il me fallait connaître les endroits qu'il avait parcouru. Sur Paris, j'ai su très vite tout ce qui le concernait, son travail, son parcours de jeune homme "compagnon du tour de France" son chef-d'oeuvre", ce qui clôturait ses années de compagnonnage, il s'agissait "d'un escalier en colimaçon" exposé dans les ateliers de mon père. Son installation à Montrouge. Son arrivée sur Paris, où déjà un de ses frères, l'aimé (de 9 ans) était installé. Comme la plupart des familles à cette époque, tous les sujets étaient "TABOUS", mais avec la généalogie, j'ai compris que j'avais comme grand père, un "homme de grande valeur"
. Né d'un père paysan et d'une mère, (enfant abandonnée à Aurillac), et le 5eme d'une famille de 9 enfants, j'ai compris qu'il "en voulait" comme on dit de nos jours. J'ai eu entre les mains tous ses outils de "Charpentier-Menuisier", car il était coutume à cette époque de fabriquer ses propres outils, ce qui lui permettait de les marquer de ses noms et prénoms. Cela aujourd'hui peut paraître anodin, mais lorsque vous êtes petite fille et que vous voyez et touchez tous ces outils marqués "Jean-Baptiste FABRE", vous avez en vous un honneur impérissable d'être sa petite fille.
Sur les photos que je possède il apparaît au milieu de ses compagnons, en chef de tribu, lui portant complet, cravate, montre à gousset et casquette, alors que les autres sont en travailleurs. J'ai toujours pensé qu'il voulait montrer "qui était le patron".
Il s'est marié à Roannes St Mary, donc revenu de Paris pour épouser une fille du pays. Il a 4 enfants de cette épouse, mes oncles et tantes, tous nés à Paris, puis sa femme, malade est internée à Ville Evrard à Neuilly, c'est alors qu'il rencontre ma grand mère, qui va s'occuper de ses enfants, et aussi devenir sa seconde épouse, à la mort de la précédente. Mon père est donc son 5 eme enfant, élevé avec sévérité, mais néanmoins, comme un petit bourgeois, apprenant la musique, et entrant à l'école BOULLE, d'ou il sortira "Ebéniste".
Enfant chéri de sa maman, ils nous ont bercé, nous les petites filles, dans le souvenir de cet homme. C'est aussi pourquoi il fallait que je sache quel était son parcours.
Ses enfants se sont mariés avec d'autres cantaliens à part mon père, la vie de la famille était concentrée sur le Cantal, ses traditions, voir jusqu'à son petit Bistro-Bougnat tenu par ma grand mère, et le charbon livré par mon père, dès qu'il pu être assez fort pour le faire.
J'ai eu quelques peines à retracer sa vie, son acte de naissance ne portant pas le nom de sa mère, mais celui de sa nourrice, ce que j'ai appris bien après. La pauvre fille abandonnée qu'était sa mère n'avait pas été très bien acceptée au sein de la famille, et chaque enfant était déclaré sous le nom de sa propre nourrice. Un seul acte mentionnait "né de Jean-Pierre FABRE et de JOSEPHINE" sans nom.
C'est là que les portes de la généalogie et ses complexités, se sont ouvertes en grand et la moisson d'actes s'est enfin faite.
En tout, nous avons du nous déplacer vers Marcolès, Roannes St Mary, et Ladinhac à peu près une bonne dizaine de fois. A Aurillac aussi, et les trouvailles fantastiques de cette "fameuse JOSEPHINE".
C'est résumer en quelques lignes, ce que j'aurai de quoi emplir un livre, mais cela m'honore de vous en faire part.
( par notre adhérente Elisabeth Machuré – Fabre en hommage à son grand père)
