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CANTAL-LIENS

 

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association de liaison pour la généalogie et l'histoire populaire du Cantal

...La généalogie autrement

 

 

Présentation historique

 

 

La guerre avec la Prusse  a été déclarée en juillet 1870 et les désastres s’abattirent sur notre pays. Les défaites écrasantes se succédaient et la bravoure ne pouvait compenser la longue préparation et la supèriorité numérique de l’ennemi. On appela sous les drapeaux les Mobiles que l’Empire n’avait pas pu armer. Ils formèrent un bataillon auquel un autre s’ajouta : le bataillon des Mobiles du Cantal qui rejoignit à Sens le 72ème régiment de marche.

An 1897, dans son livre « Le 72ème régiment des Mobiles – Yonne Cantal 1870/1871 » Alphonse Teissedre écrit :
«  … il est regrettable que le Cantal soit un des rares départements où le souvenir des victimes de la guerre, au cours de l’année terrible, ne soit consacré par aucun monument si modeste fut-il … »
Justice leur fut rendu beaucoup plus tard par un monument érigé place de la Préfecture à Aurillac « à la mémoire des Mobiles du Cantal » devant lequel des gens pressés passent aujourd’hui sans en connaître la signification. Il est vrai que deux terribles conflits mondiaux succédèrent à cette guerre.
Mobilisé et prisonnier durant ce conflit Alphonse Teissedre fit une promesse à ses camarades durant sa captivité : « rendre hommage aux camarades tués à l’ennemi ».

Le temps a passé et nous avons pensé qu’il serait justice de revenir aujourd’hui sur ce conflit pour leur souvenir.
«  … le 72ème Régiment de Mobiles est formé de deux bataillons du Cantal et d’un de l’Yonne. Ceux du Cantal se sont organisés à Aurillac et à St Flour où leur fut distribués des fusils à piston et pour tout habillement un képi, une blouse blanche et un pantalon de treillis. Des chassepots et des effets militaires leur fut remis beaucoup plus tard. Ils quittèrent ce département pour compléter leur formation à Auxerre, Joigny et Sens. Rassemblé à Sens le régiment partit ensuite pour Le Mans où il entre musique en tête. Les soldats reçurent alors la visite de Raymond Bastide l’un des députés du Cantal.
Le 2 décembre on distribue des cartouches aux soldats et on leur annonce leur marche sur Paris. Ils avancent très allègrement à travers champs, à 20 ans d’âge en moyenne, c’était de vrais enfants.
Le 7 décembre le régiment du Cantal est envoyé au devant de Beaugency en reconnaissance. Très nerveux l’aumônier fait mettre les soldats à genoux et leur dit : «  mes amis, je vous bénis car vous allez tous mourir ».

Le conflit s’engagea et on trouvera dans le livre d’Alphonse Teissedre sa relation détaillé, souvent empreinte d’une exaltation patriotique.

Selon Etienne Dodet :
« Mobiles » est l’abréviation de « Garde Nationale Mobile » qui existait en 1848 et leur surnom « les Mablots ».
C’est le Maréchal Niel, prestigieux chef des campagnes de Napoléon III et ministre de la guerre en 1867 qui institua une Garde nationale mobile composée de jeunes hommes qui avaient tiré « un bon numéro » et qui devait être appelés 15 jours par an pour une période d’entraînement afin de renforcer les forces armées mobilisées en cas de guerre.
Quand les prussiens avancèrent sur Sedan les Mobiles furent aussitôt mobilisés, entre le 4 septembre et le 12 novembre 1870. Ils furent péniblement vêtus de blouses bleues de coton et munis de fusils à tabatière. Ils faisaient l’exercice sur toutes les places et promenades de Sens avec le bataillon du Cantal venus rejoindre le 72ème régiment de marche.