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...La généalogie autrement

 

 

Pétition des  chapelains de La Trémolière à Laroquebrou - 1792


Lecture de ce document :

Messieurs,
Ayant appris que notre traitement avait été remis au département et que vous en êtes chargés nous nous empressons, Messieurs, de vous envoyer notre mémoire pour fonder notre pétition. Nous avons satisfait à toutes les demandes de MM les administrateurs au directoire du district depuis notre suppression nous sommes sans ressource pour vivre, nous n’avons pas de patrimoine et nos parents se lassent de nous secourir. La nation a profité de tous nos biens qui étaient très considérables. Elle est trop équitable pour nous refuser une pension viagère dont nous ne jouirons pas longtemps sans doute à cause de notre age et de nos infirmités. Nous sommes déjà réduits à quatre par la mort de M Sarrauste notre confrère. Nous mettons toute notre confiance en vos lumières et en votre justice.
Nous avons l’honneur d’être avec un très profond respect
Messieurs
Vos très humbles et très obéissants serviteurs
Signé : Pagès prêtre cy devant chapelain de Latremolière faisant pour mes confrères
Laroque le 19 mars 1792

Résumé de mémoire

Les cy devant chapelains de La trémolère sont fondés à demander un traitement
1° parce qu’ils étaient héritiers de M Gérault Trémolière la fondation le dit expressément … 2 ° parce qu’ils faisaient corps et obligés de manger à la même table et d’habiter dans la même maison avec cinq clercs sous peine d’être privés des avantages de la fondation ce qui s’est observé jusqu’à leur suppression … 3° parce qu’ils étaient pourvus à titre de bénéfice perpétuel puisqu’il fallait un notaire aposlotique pour recevoir leur nomination et pour leur prise de possession et le visa de l’évêque … 4 ° parce qu’ils n’étaient tenus d’acquitter aucune messe dans l’église paroissiale et que leur chapelle était distante de l’église paroissiale d’un quart de lieue, comme il est certifié par le conseil général de la commune de cette ville … 5° parce qu’étant malades ou infirmes ils n’étaient tenus à rien et ils jouissaient de tous les avantages de la fondation sans aucune diminution … 6° parce qu’ils avaient une chapelle claustrale où ils disaient la messe quand ils voulaient … 7 ° parce qu’ils avaient la disposition de l’usufruit de leurs biens sans être tenus de rendre compte à personne et que rarement il y avait du superflu … ils étaient de plus à patronage laïque

 

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Mémoire des Cy devant chapelains de La Tremoliere de La ville de Laroquebrou
pour fonder la pétition de leur traitement

Les chapelains étaient fondés en titre perpétuel de bénéfice absolument distinct de la qualité de prêtre filleul ; ils furent fondés et établis dans une maison sise en lad ville où ils avaient leur chapelle appelée de St Jacques et institués héritiers universels en 1348 par M Gerauld Tremoliere propriétaire à Avignon d’un mobilier considérable qu’il chargea les chapelains d’employer en acquisitions de cens et rentes, ce qu’ils firent par la suite et ce sont les mêmes qu’on a vendus comme nationaux. Il fallait un notaire apostolique pour recevoir leur nomination et prise de possession et le visa de L’évêque. Ils ont remis une expédition de l’un et de l’autre au directoire du district.
Ils étaient simplement tenus de prier Dieu pour leur fondateur et de dire la messe pour le repos de son âme quand ils le pouvaient commodément ( « si commode fier possib. » ( on a remis une expédition de la fondation en bonne et düe forme )
Ils n’étaient obligés par la fondation d’acquitter aucun service particulier dans l’église paroissiale et de lors il devient inutile de pourvoir à la continuation d’aucun service. L’obligation de prier Dieu pour leur fondateur et de dire  la messe pour le repos de son ame s’ils le pouvaient commodément est une charge indéterminée qui ne peut être un prétexte pour respecter ?? Lesd biens de La trémolière attachés à l’acquit de fondations. Il n’y avait aucun chapitre en France dont les chanoines ne fussent obligés de prier Dieu et d’acquitter quelques messes pour leurs fondateurs.
Les chapelains n’avaient rien de commun avec la Communauté des prêtres filleuls.
Les chapelains étaient obligés d’acquitter la messe quand ils le pouvaient commodément dans l’église ou chapelles de St Jacques «  in eulesia seu Capella Stei Jacobi » mais la chapelle dont s’agit a été construite aux frais de M Gérault Trémolière dans l’église Notre Dame de Miséricorde de Laroque qui était l’église collégiale où étaient les prêtres filleuls mais non pas dans l’église paroissiale de St Martin qui était sur l’éminence de Brou distante de l’église collégiale Notre Dame de Miséricorde de Laroque d’un quart de lieue, d’ailleurs leur chapelle claustrale était appelée chapelle de St Jacques où ils disaient la messe toutes les fois qu’ils le voulaient où qu’ils étaient libres des fonctions de prêtres filleuls.
Il est vrai que l’église collégiale Notre Dame de Miséricorde est aujourd’hui l’église paroissiale et que la chapelle de St Jacques y est située. En voilà la raison. L’église de St Martin de Brou paroissiale étant tombée en vétusté et s’étant écroulée, le curé demanda à être réuni à l’église collégiale Notre Dame de Miséricorde de La Roquebrou, ce qui fut accepté par le corps commun et par les prêtres filleuls à condition que le curé à l’avenir serait choisi ex granio ce qui fut pratiqué long temps, mais par négligence ou condescendance ils laissèrent prescrire leur droit en faveur de l’évêque diocésain alors l’église collégiale Notre Dame de Miséricorde étant devenue paroissiale. Les chapelains y allaient quelque fois pour leur commodité dire la messe, mais plus souvant ils la disaient dans leur chapelle claustrale comme ils en avaient la liberté. Cette réunion de l’église paroissiale de St Martin de Brou faite à l’église collégiale Notre dame de Miséricorde de Laroque est attestée par M les officiers municipaux dont l’attestation signée d’eux a été envoyée au directoire du district mais elle n’a été réunie que plusieurs siècles après la fondation des chapelains de La trémolière.

On convient aussi que les chapelains étaient au nombre des prêtres filleuls concourraient avec les autres prêtres de la ville à l’acquit des fondations particulières de service et établies en l’église collégiale Notre Dame de Miséricorde devenue aujourd’hui paroissiale mais non pas comme chapelains de Latrémolière qui n’avaient rien de commun avec lad église Notre Dame de Miséricorde. Tout le monde certifiera que lesd chapelains n’étaient obligés de donner aucune commodité de messe en dad église paroissiale et qu’ils n’y ont jamais été appelés. D’ailleurs plusieurs étaient infirmes ne disaient point de messe et cependant profitaient de tous les avantages de la fondation.
Ils n’étaient nullement tenus de l’éducation publique mais seulement obligés d’avoir cinq élèves qu’ils logeaient, nourrissaient et habillaient en partie et qu’ils envoyaient à l’école des magistes de l’endroit. Le mémoire relativement aux clercs donnera tous les délaissements qu’on pourra de……. Il a été envoyé au comité ecclésiastique de l’Assemblée nationale et renvoyé par led comité au département. La fondation a détruit toutes les pétitions de la municipalité faites relativement à cet objet

Repris sur le Dictionnaire statistique du Cantal de Deribier :

Il existait à La Roquebrou, sous le patronage de saint Blaise, une communauté de prêtres séculiers connus sous le nom de chapelains de la Trémolière. Le bâtiment dans lequel ils résidaient remontait à une haute antiquité. Il a été restauré en partie, surtout dans la toiture, et sert aujourd'hui à la gendarmerie et au presbytère. On croit que deux frères du nom de la Trémolière en furent les fondateurs. Quoique fort riches, ils y dépensèrent toute leur fortune, avec le produit des quêtes faites par eux. L'un d'eux aurait reçu la prêtrise en Portugal. Cet établissement était doté de six à sept cents livres de rentes et de quelques propriétés. Il fallait être né à La Roquebrou pour être admis au nombre des chapelains de la Trémolière. Les revenus étaient divisés entre le curé, les vicaires, les prêtres chapelains et les autres prêtres qui l'habitaient.
La communauté se composait, en 1504, de douze prêtres. Ils plaidaient alors contre Amaury de Montal, baron de La Roquebrou , au sujet d'une rente, au capital de 6,000 liv., léguée à la communauté par ses ancêtres.