C’est un fait bien connu, dans les milieux concernés (dont les nôtres) tout le monde s’est attaché à rappeler les différentes pages de la guerre de 14-18 et pour notre part, loin des travaux sur les monuments aux morts, nous nous sommes particulièrement attachés aux faits les moins courus. Si toutes nos trouvailles sont consignées dans notre site http://cantal.liens.free.fr/V3-14-18.php il en reste encore que je ne crois pas avoir vu évoquer ! Dans les faits particuliers celui-ci mérite un moment d’arrêt : Dans les tranchées nos soldats ont souffert de bien des choses et entre autres … des rats qui couraient un peu partout et mettaient à mal le peu de nourriture disponible. A tel point que dans sa revue mensuelle de février 1916 le Touring Club de France s’en émeut et publie : Qui de nous ne s’est ému des tourments infligés par les rats à nos braves poilus et qui n’a souhaité les voir débarrassées de ces hôtes encombrants ? Aussi la pensée nous est venue d’offrir à l’Autorité militaire, d’envoyer au front des chiens ratiers. Offre qui fut acceptée avec empressement. Et de nous mettre aussitôt en campagne pour recruter les chiens, les dresser et les envoyer à destination … C’est Paris et sa banlieue qui nous fournirent les premiers sujets. La province est venue ensuite avec un important contingent. Plus d’un s’est séparé de son chien les larmes aux yeux et combien viennent demander de ses nouvelles. Se priver ainsi d’un ami, le seul parfois, pour le bien de son pays n’est-ce pas une preuve de patriotisme ? Il faudrait ne pas connaître notre actif et dévoué préfet pour supposer que nous ayons rencontré une difficulté quelconque à obtenir que pour leur dressage, les chenils de la Préfecture de police, boulevard Ney, soit mis à notre disposition … C’est là que se fait le dressage, d’abord dans une grande cage dite « ratodrome » où l’élève est enfermé avec sa futur victime, puis en champ clos, pour le repérage, la poursuite et … la mort. La seule ombre au tableau est que le rat n’est pas un phénix, il ne renaît pas de ses cendres et quand il est occis il faut le remplacer, d’où la nécessité de faire appel à des marchands de rats et ce n’est pas gratuit. C’est par centaines qu’il nous faut acheter les rats voués au sacrifice.. Le dressage terminé les chiens ratiers sont expédiés par les moyens de transport fournis par l’Armée. Et sont remis à l’officier chargé de leur répartition par secteur Là s’arrête notre rôle. Chaque chien est muni d’un collier et d’une notice indiquant aux hommes comment les soigner Si certains de nos camarades veulent bien nous offrir des chiens pour augmenter l’importance de nos futurs envois nous leur en serons reconnaissants. Aucune race n’est exclue mais nos préférences vont aux fox-terriers C’est sur cette page http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6512315s/f12.image.r=l%27avenir%20du%20cantal.langFR Il s’en suit aussi un article sur « le cinéma aux armées » et d’autres faisant curieusement état des préoccupations touristiques du Touring Club de France, en plein conflit, avec des envolées patriotiques sur arrière plan commercial Sur les pages suivantes ne manquez pas la publicité pour le médicament JUBOL.qui soigne Constipation, Entérites, glaires, vertiges, clous, migraines, langue chargée, éponge et nettoie l’intestin, évite l’appendicite, les hémorroïdes, empêche l’embonpoint, et régularise l’harmonie des formes ! Bref, avec Jubol c’est que du bol … ! Mais ne manquez pas non plus le reste, .c’est une merveille et tout est à lire