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association de liaison pour la généalogie et l'histoire populaire du Cantal

...La généalogie autrement

 

 

Les seings des notaires et la transformation de l’anthroponymie

 

(sur le site des AD de la Creuse / service éducatif :http://www.archives-educ23.fr/article42.html)

A partir du XIIIème siècle, les notaires* inventent des marques graphiques* parfois exubérantes : le seing* manuel ou marque des notaires*. Certains sont modestes, il s’agit de leurs initiales embellies d’un rébus. le notaire Poulet : un seing en forme de poulet. le notaire Anzels : un dessin d’oiseau. le notaire Pommier : un arbre, des branches, des feuilles.
D’autres, les seings* mystiques, parfois très élaborés , déclinent des motifs religieux  simples et permettent de valider plus rapidement les actes. C’est l’expression d’un identité professionnelle et personnelle qui commande les choix graphiques.
L’héraldique, les armoiries, les sceaux*, les seings* participent de cette recherche prioritairement plastique de marques personnelles et portent au plus haut le pouvoir visuel des signes.
Le système anthroponymique se transforme lentement. En effet, le nom propre d’usage quotidien, familier, ne semble remplir que des fonctions restreintes de dénomination. La majorité des individus ne portent qu’un nom de baptême. Dans certaines régions, la plupart des hommes portent le même nom (celui d’un saint apprécié). Dans ces conditions, le nom propre est, en fait, presque un nom commun.
A partir du XIème siècle, apparaît le nom double. On ajoute un second élément qui permet de mieux définir l’individu : père, roux, grand, du pont, du pin. Ce nom ajouté deviendra le patronyme que nous connaissons. Le tracé de la signature va alors porter la responsabilité de présenter et de représenter l’individu.
A partir de 1554, les sceaux ne sont plus acceptés (seule l’inscription autographe* est reconnue). Des résistances apparaissent témoignant de la difficulté de renoncer aux emblèmes.
Un transfert s’opère du monde de l’image à celui de l’écrit. Avant, l’identité était surtout collective (profession, rang, alliances, sexe…) Après, les signes se personnalisent. C’est la singularité de l’être qui est visée. Les traits de plume ne renvoient qu’à la main qui les a tracés.
Avec la signature électronique liée aux transformations techniques, c’est toute une culture de l’écrit qui bascule.

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(sur le site des AD du Cantal http://archives.cantal.fr recherche Notaires commune de Girgols
Par un acte passé le 28 décembre 1679 devant Francisco Domingo, notaire à Algésiras, Jean Puybasset fait de son frère Garin, marchand à Pleaux, son procureur. L'acte espagnol, rédigé en latin, est annexé à un acte passé le 19 novembre 1680 à Laroquebrou par Dilhac, notaire à Glénat, par lequel Nicolas Delerm, praticien, comme héritier de feu Jacob Delerm son père, confesse devoir à Garin Puybasset, comme procureur de Jean Puybasset son frère, " estant de present au royaume d'Espagne ", la somme de 240 livres.
L'acte passé en Andalousie est authentifié et garanti par deux autres notaires et par un juge espagnols. Les notaires d'Algésiras, Francisco Colominano et Luis Gomez, ont également mis leur seing manuel, tandis que le juge Flaviano Chulbi, qui légalise les seings notariaux, scelle d'un sceau plaqué sous papier devenu illisible. Ces précautions légales sont explicitées par une formule qui revient trois fois : " puisque l'éloignement fait très souvent douter de la confiance et de la légalité des notaires ".
La forme traditionnelle de ces " signa " (appelés " seings manuels " en français) rappelle les seings manuels des notaires français jusqu'au XVe siècle et, au-delà, les " ruches " que l'on trouve sur les actes carolingiens au IXe siècle. A mi-chemin entre l'image et le texte, ces figures permettaient de distinguer les notaires les uns des autres ; la spécificité de chaque seing était la garantie même de l'authenticité de l'acte passé.
Algésiras, ville située à l'entre du détroit de Gibraltar, est demeuré un port de commerce très actif où Jean Puybasset, marchand auvergnat, exerçait son métier, probablement en relation avec son frère Garin resté à Pleaux. Ce document est un témoignage de l'activité commerciale des marchands de Haute-Auvergne dans tout le royaume d'Espagne.