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CANTAL-LIENS

 

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association de liaison pour la généalogie et l'histoire populaire du Cantal

...La généalogie autrement

 

 

Voyage au centre de la terre … du Cantal  

 

On ne va pas refaire ici l’histoire de la construction du tunnel du Lioran, mais qu’en était-il de ce rude passage routier avant son élaboration ?

Pour se déplacer de Clermont Ferrand vers Bordeaux ou Toulouse, seul choix possible : franchir la chaîne du Puy de Dôme, traverser le plateau désertique des Millevaches, avec les contreforts du Mont Dore. Ce ne sont que gorges aux pentes abruptes rendues impraticables par le froid et la neige.
Choisir de remonter l’Alagnon et longer toute la chaîne de la Margeride, jusqu’aux crêtes de la Lozère. Les obstacles étaient encore plus grands.
Une route passait bien, et depuis longtemps, au col de Font de Cère, allant de Clermont à Montauban, mais elle s’élevait haut dans la montagne et était bloquée l’hiver par d’immenses amas de neige dont la hauteur dépassait souvent 4 à 5 mètres.
Il fallait alors engager de grandes dépenses de déblaiement et les fonds se faisaient attendre plus d’un mois.
Les ingénieurs furent frappés par le seul choix de ces deux itinéraires et le Lioran devint un point obligé pour la construction d’une grande voie de communication du Nord vers le Midi
Un projet hardi fut alors conçu, il s’agissait de percer la montagne de part et d’autre pour créer un tunnel au travers d’un difficile terrain volcanique..
C’est dans le courant du mois d’août 1839 que furent commencés les travaux, au moyen de deux galeries opposées et devant se rejoindre.
Totalement exécuté à la main, ce percement avançait chaque jour, de 0,50 mètre de chaque côté. Impossible de s’imaginer les difficultés rencontrées à cette époque : pas d’électricité, pas de marteaux piqueurs, pas de dynamite, pas de ventilation, des moyens rudimentaires pour évacuer les déblais, une alimentation difficile, une vie rude et isolée, un hiver de six mois. Le travail était dur, les éboulements mortels et la fièvre typhoïde ravageuse


Le 25 novembre 1845, après 4ans et demi d’un travail continu, la rencontre des deux galeries eut lieu et l’ouvrage fut terminé le 31 octobre 1847.
C’est un passage dangereux et les chevaux hésitent et se cabrent avant d’entrer dans le trou noir si chichement éclairé. Les piétons et les cavaliers n’y voient qu’à grand peine et risquent sans cesse de se faire accrocher par les voitures. Les cochers doivent descendre de leur siège, saisir les animaux par la bride et marcher à côté d’eux en leur parlant pour les rassurer. Lors des croisements les voyageurs quittent la voiture car les accrochages sont dangereux et les accidents souvent graves.
Ce tunnel long de 1580 mètres, raccourcissait le chemin d’environ 3400 mètres mais épargnait surtout les grandes et dangereuses difficultés hivernales
Les grands avantages tirés de cette réalisation encouragea l’audace de la renouveler au profit du chemin de fer mais l’histoire nous emmène là sur … une autre voie.
Encore de nos jours, le voyageur reste frappé du changement brutal de paysage, d’un point à l’autre du tunnel. Par sa sortie nord-est on entre brutalement dans la vaste forêt des sapins du Lioran, et ses torrents, ses cascades et ses belles clairières font alors penser au plus beaux paysages de la Suisse.. Cette forêt appartenait anciennement à la maison Jacquet de Combrelle, puis à celle d’Auteroche et, par mariage, à celle de Larochelambert, puis devint ensuite une appartenance au Domaine public.

On trouvera une histoire plus développée du tunnel du Lioran, mais aussi plus anecdotique dans notre site à la page http://cantal.liens.free.fr/V3-croniques-8.php. Vous y trouverez surtout et dans l’esprit qui nous anime toujours, une page de notre « Petite histoire du Cantal »

Il faut toutefois ajouter que ce tunnel devint, dans des temps plus récents, inadapté au trafic routier moderne. Un terrible accident survenu dans le tunnel du Mont Blanc, décida les autorités à entreprendre une nouvelle version de l’ouvrage. On continue de ne pas pouvoir se doubler en voitures mais l’ouvrage est très sécurisé.